Entretien avec Marcel et Rita De Vis, fondateurs de Marisan

 

 

Nouvelle étape pour les fondateurs de Marisan

Nous sommes dans les années 1980, lorsque Marcel De Vis vendait les premières horloges et calculatrices. Déjà à l'époque, il s'intéressait aux pièces jointes et à l'étiquetage. En 1991, avec son épouse Rita, il a fondé une entreprise : Marisan, spécialisée dans les activités d'emballage et de textile.

Après plus de trois décennies, ils profitent d'une retraite bien méritée. C'est le moment idéal pour une conversation franche au cours de laquelle Rita et Marcel - avec un juteux accent gantois - reviennent sur leur carrière. Nous les avons interrogés sur les secrets de leur collaboration fructueuse.

Retour aux débuts de Marisan

Comment l'histoire de Marisan a-t-elle commencé ?

Marcel De Vis : "Notre histoire a commencé en 1991. J'étais responsable des ventes, Rita de toute la paperasserie. Au début, je livrais moi-même toutes les commandes, du Limbourg à la côte. De cette manière, j'ai construit une relation fantastique avec les clients, tant avec les gens de l'entrepôt, où j'entendais souvent comment nous pouvions améliorer les produits, qu'avec les gens du bureau. D'ailleurs, je ne notais jamais les commandes, car ma mémoire ne me faisait jamais défaut".

Comment en êtes-vous venu à vendre des pièces jointes ?

"Lors de mon premier emploi, j'ai été le premier à vendre des horloges électroniques et des petites calculatrices à double mémoire en Belgique. À l'époque, j'ai également commencé à vendre des pièces jointes et des étiquettes. Par exemple, nous avons été les premiers à vendre des bâtons de prix. Il s'agit de dispositifs qui permettent d'imprimer rapidement une date, un prix ou autre chose sur un autocollant. Nous avons également lancé des systèmes permettant d'attacher des objets ensemble, avec ou sans carton entre eux. Mon employeur de l'époque et moi-même avions acheté 10 têtes de fixation avec un système de pompe en Amérique à titre d'essai. C'était un gros investissement à l'époque. Les systèmes nous ont semblé utiles pour de nombreuses entreprises nationales et étrangères. J'ai pu convaincre les entreprises du gain de temps. Après tout, notre système pouvait tirer 1 000 agrafes en un seul processus, au lieu de devoir le faire manuellement 4 à 5 fois.

"Chez un grand client du secteur textile à Ronse, un immense incendie a fait rage un jour. Je devais y livrer du matériel et un agent a refusé de me laisser passer. Il s'est avéré que toute l'entreprise avait brûlé. Lors de la reconstruction de leur usine ultramoderne, le directeur s'est intéressé à mon système simple mais efficace - il a passé une très grosse commande et la machine s'est mise en route. Par la suite, de nombreux fabricants de tapis ont agrafé des tapis de bain à l'aide de notre système, par exemple.

Quel est le secret de votre réussite ?

Marcel & Rita : "L'essentiel ? La qualité et le service. Ne pas grandir trop vite, mais pas trop lentement non plus. Marisan a connu une croissance régulière et, peu à peu, nos enfants Sandra, Sven et Tania sont entrés dans l'histoire. Au fil des ans, nous avons augmenté la capacité de production et de stockage, déménagé sur le site actuel de Merelbeke et ouvert un bureau à Bochum (Allemagne)."

"Le respect et le respect étaient la norme, même pour les petits clients et les petites commandes. Celui qui n'honore pas les petits... Nous avons fourni un service de premier ordre. Nous avons aidé les clients à se tirer d'affaire grâce à des livraisons rapides et correctes, tout en imposant le respect. Le lien personnel nous y aidait certainement. Nous étions également des travailleurs acharnés. L'effort était le mot clé. Même lorsqu'un client nous quittait ou qu'un gros client faisait faillite, nous persévérions en toute confiance."

 

Retour aux débuts de Marisan

L'entreprise familiale et la prise de risque

Entreprendre avec trois enfants, est-ce évident ?

Marcel & Rita : "Cela n'a jamais été un problème. Ils nous accompagnaient partout et connaissaient l'entreprise sur le bout des doigts. Depuis qu'ils ont rejoint l'entreprise, chacun connaît son travail. Nous sommes fiers que nos enfants travaillent dur et maintiennent l'entreprise au sommet, car c'est plus difficile que de créer une entreprise. Heureusement, tout le monde est resté en bonne santé et les enfants ont repris l'entreprise. Nous nous estimons très chanceux.

Avez-vous pris des risques avec votre entreprise ?

Marcel : "Absolument, mais toujours des risques calculés. Par exemple, j'ai veillé à ce qu'il y ait toujours un "chemin de traverse". J'ai toujours eu une confiance incroyable dans le produit, dans la 'machinerie à prix'. Parfois, il y a aussi de la chance dans un accident, comme l'incendie chez ce client à Ronse. Cette grosse commande a vraiment mis le feu aux poudres".

L'entreprise familiale et la prise de risque

Le pouvoir d'un bon esprit d'entreprise

Vous avez une attitude positive. Selon vous, l'optimisme est-il la clé d'un bon esprit d'entreprise ?

Marcel & Rita : "Nous ne sommes pas des prophètes de malheur. Il peut y avoir une baisse de régime de temps en temps, mais en général, il faut aimer travailler. Et aimer traiter avec les gens. Nos parents nous ont appris à travailler dur, cette mentalité est ancrée dans notre ADN. Nous sommes toujours restés amicaux, cela ne coûte rien, ET cela fonctionne dans les deux sens."

"Nous ne nous sommes jamais levés avec l'idée que nous devions aller travailler. Nous nous sommes imposé cette discipline, sinon on se perd. D'ailleurs, le travail structuré est agréable. Vous obtenez des succès et à la fin de votre journée de travail, vous êtes satisfait. Vous pouvez alors aller boire une bière ou trinquer en toute tranquillité (rires). L'inverse n'est pas vrai. Il faut apprendre à lâcher prise, la façon de travailler n'est tout simplement plus la même qu'avant. Mais n'oubliez pas qu'une entreprise, c'est comme une brouette : il faut continuer à la pousser avec toute l'équipe."

Le pouvoir d'un bon esprit d'entreprise

Un secteur en évolution rapide

Avez-vous le sentiment que beaucoup de choses ont changé dans l'industrie ?

Marcel & Rita : "Oui, en effet ! Aujourd'hui, tout se fait numériquement et ... sur rendez-vous. Autrefois, on entrait quelque part et on pouvait simplement donner une explication. Aujourd'hui, cela se fait beaucoup plus par courrier électronique et c'est moins personnel. Il est plus difficile de nouer des contacts professionnels et le rythme est également beaucoup plus rapide. Les gens attendent une réponse et le service nécessaire beaucoup plus rapidement.

Marcel : "Notre fils Sven a accompagné les clients pendant des années. Il dit qu'il n'est pas un vendeur comme moi. J'entrais littéralement dans les entreprises en passant et je demandais avec désinvolture qui faisait l'étiquetage. En fait, la façon de travailler de Sven revient à la même chose, sauf qu'aujourd'hui, il le fait beaucoup plus souvent derrière un écran. Nous ne sommes pas obligés d'imiter la façon de travailler de l'autre. Les temps ont changé. Chacun peut faire un travail à sa manière. Chacun est une pièce du puzzle et mérite le même respect".

Un secteur en évolution rapide

Clôturer par une anecdote et se tourner vers l'avenir

Quelle anecdote vous est restée en mémoire ?

Marcel : "Un jour, le téléphone a sonné. Un homme voulait acheter deux petites boîtes d'agrafes pour son entreprise. Nous n'étions pas immédiatement intéressés, nous vendions par palette à nos revendeurs et nous leur restions fidèles. Mais l'homme insistait. Je lui ai expliqué que nous ne vendions que des quantités plus importantes. Puis il a répété le nom de l'entreprise et nous avons compris qu'il s'agissait d'une marque de sport très connue - je préfère ne pas citer de nom - et que le champ de la coopération possible était très large. Ma réponse a été : "Demain, je livrerai" !

Marcel et Rita, que vous réserve l'avenir ?

Marcel & Rita : "Rester en bonne santé et se faire plaisir encore longtemps. Cela nous demande certainement de nous adapter. D'abord et avant tout, lâcher l'entreprise, qui est, après tout, un peu notre bébé. Mais le plus dur, c'est de ne plus voir les enfants tous les jours. A la longue, on pense que c'est normal et ça ne l'est certainement pas. Mais ils vont bien, ils peuvent continuer comme ça".

 

Clôturer par une anecdote et se tourner vers l'avenir

Merci pour tout, Marcel et Rita !

Nous souhaitons à Marcel et Rita une bonne santé et beaucoup de plaisir dans les petites - et grandes - choses de la vie. Nous vous remercions pour cette conversation, et plus encore pour votre engagement continu en faveur de Marisan !